Eric Dillies

Madame,

Comme de coutume et selon vos habitudes, vous venez de brandir fièrement l’étendard du « Bien » en décidant unilatéralement d’accueillir 42 « Migrants » de l’Aquarius dans notre ville. Dans la foulée, votre fidèle serviteur, Pierre de Saintignon, s’est lancé dans la surenchère : il se dit « prêt », tout aussi unilatéralement, à en recevoir d’autres.

Une fois encore, au nom de votre « éthique de conviction », vous nous assommez de votre idéologie et de vos « valeurs » qu’en permanence vous portez en bandoulière. Comme je ne suis pas élu pour vous flatter mais pour dire la vérité dans l’intérêt des Lillois, je ne saurai trop vous recommander la lecture du dernier ouvrage de Stephen Smith intitulé : La ruée vers l’Europe, avec comme sous-titre : La jeune Afrique en route pour le Vieux-Continent. Emmanuel 1er, pour lequel vous avez appelé à voter, en a fait l’un de ses livres de chevet.

De par sa « natalité exubérante », comme le dit l’auteur, l’Afrique qui compte aujourd’hui 1,2 milliards d’habitants verra sa population doubler d’ici 2050 et quadrupler d’ici 2100. Cette « natalité exubérante » la condamne dès aujourd’hui à n’avoir plus d’avenir.

Dans un « sauve-qui-peut » général, la jeunesse africaine qui représente plus de 60 % de la population de l’Afrique, a commencé à se jeter à l’assaut du « Vieux-Continent ».

Pour l’instant, nous n’avons vu que les prémices de l’immigration de masse. Elle va s’accélérer tout au long du siècle pour atteindre plusieurs centaines de millions de personnes. Cela signifiera inéluctablement la fin de notre « modèle social » que pourtant vous prétendez défendre. La fin aussi de l’État, dont vous réclamez en permanence le secours. Mais, pire encore, cela signifiera la fin de notre Civilisation, dont les valeurs vous tiennent tant à cœur.

Comme l’affirme très justement l’auteur : « L’État-Providence sans frontières est une contradiction dans les termes ». Bref, vous appelez de vos vœux ce qui détruira ce que vous chérissez…

Pour vous, c’est d’abord l’idéologie

À l’éthique de conviction, Max Weber oppose l’éthique de responsabilité qui oblige le politique comme chacun d’entre nous à assumer ses actes dans toutes leurs conséquences prévisibles, ce que bien évidemment, vous ne faites pas.

Mais ce n’est pas uniquement vis-à-vis des « Migrants » que vous ne percevez pas toutes les conséquences prévisibles de vos actes. C’est aussi le cas vis-à-vis de l’insécurité grandissante dans notre ville, de la saleté dans nos rues ou des rythmes scolaires. Mais c’est aussi le cas de votre fameux plan de circulation qui a mis le chaos dans toute la Métropole Lilloise.

Systématiquement, vous imposez sans discussion vos « états d’âme » aux habitants de Lille et de la Métropole, sans en mesurer les conséquences et vous leur rendez la vie infernale. Votre « bonne conscience » est en fait le miroir dans lequel vous vous admirez. Vous êtes tournée vers vous-même. En vérité, ne seriez-vous pas narcissique ?

Que faites-vous de votre responsabilité ?

Toute différente est l’éthique de responsabilité. Elle est tournée vers les personnes envers qui nous avons des devoirs et donc des responsabilités. A la différence de votre aveuglement idéologique, l’éthique de responsabilité est donc d’abord altruiste.

Je sais que les Lillois attendent aujourd’hui tout autre chose. Ils attendent du pragmatisme, de l’écoute et de l’humilité.

Mais surtout, ce dont les Lillois ne veulent plus, c’est de l’hypocrisie !

Accueillir 42 « Migrants » à grands renforts de battage médiatique pour se donner une « posture » de gauche et, dans le même temps, laisser sous votre nez, une vingtaine de familles bulgares et roumaines depuis des années au carrefour Pasteur sans eau, sans électricité, sans toilettes est innommable.

Que vous vouliez nous imposer vos hôtes, Madame Aubry, est une chose. Que vous en fassiez supporter le coût par tous les Lillois, est une autre chose. Si tel est votre choix, de grâce, faites-le dignement.

Nous avons sous les yeux la démonstration de votre incapacité à résoudre la misère au bas de chez nous et vous voudriez nous faire croire que vous allez la résoudre en Afrique. Ce n’est pas sérieux.

Madame, vous avez été élue pour défendre les intérêts de notre ville et des Lillois et non pas pour nous imposer ce en quoi vous croyez. Si c’est au-delà de vos forces, alors je vous conseille humblement de raccrocher les gants. Pour le plus grand bien de tous, à commencer par les Lilloises et les Lillois.

Bien à vous,
Eric Dillies