L’idéologie déraille
Communiqué de presse
Chaque intervention de La France Insoumise est un déploiement de bonnes intentions et de postures avantageuses. C’est aussi une gifle donnée au bon sens et une claque pour les plus précaires. Un peu comme les admirables chansons de Jean Ferrat, qui enthousiasmaient si bien les assauts libérateurs des agités du drapeau rouge et qui se terminaient à chaque fois en cauchemar sur terre.
Ce lundi, notre député Adrien Quatennens, a donc joué le rôle, très parisien, du « lider Màximo » des piquets de grèves lillois. Et ceci au détriment de ceux qui prennent le train pour se rendre au travail.
Mais l’éloquente rêverie sortant des haut-parleurs se heurte à la réalité des chiffres. En effet, la SNCF coûte à l’Etat et aux Collectivités Locales, c’est-à-dire aux Françaises et aux Français, plus de 10,5 milliards d’euros par an. A tous, même à ceux qui ne prennent jamais le train parce qu’il a disparu de nos campagnes.
A lui seul, le régime spécial de retraite de la SNCF coûte 3,5 milliards d’euros à l’Etat pour le renflouer. Pour une raison simple : il n’y a plus assez d’actifs pour payer ceux qui sont retraités. Conséquence logique du fait que les agents de la SNCF quittent leurs fonctions en moyenne à l’âge de 55 ans, et, même s’il faut s’en réjouir, de la durée de vie des agents en retraite qui s’allonge chaque année.
Rappelons que pour le régime général, le départ à la retraite se prend en moyenne à 62 ans.
Comme chaque année, la dette de la SNCF s’accroît de 3 milliards d’euros. A la fin de l’année, elle atteindra les 50 milliards d’Euros. 50 milliards d’euros c’est 5 fois le budget du ministère de l’écologie, c’est l’équivalent du budget de l’Education Nationale.
Enfin, si rien ne change, en 2025, c’est à dire demain, la dette de la SNCF représentera le double du budget global que la France consacre à sa Défense.
Est-ce faire preuve de réalisme que de faire comme s’il n’y avait aucun problème ? Je ne le pense pas.
En tout cas, cher Adrien, c’est oublier que plus de 40 % des Lilloises et des Lillois et souvent les plus précaires n’ont pas de véhicules. Ils doivent donc compter impérativement sur les transports en commun pour se déplacer ou se rendre à leur travail. Les en empêcher est irresponsable et accroît plus encore leurs difficultés.
Pour les millions d’usagers du train, l’idéologie pleine de bonnes intentions que tu défends si ardemment est devenue un enfer quotidien.
Eric Dillies